Posologie
Des études épidémiologiques indiquent qu’un apport alimentaire élevé en lycopène, grâce à une grande consommation de tomates, cuites de préférence, peut apporter une certaine protection contre divers cancers, notamment le cancer de la prostate. Les données sur les suppléments sont insuffisantes pour suggérer un dosage.
Description
Des quelque 600 caroténoïdes présents dans la nature, le lycopène est celui qu’on retrouve en plus grande quantité dans l’alimentation humaine en Occident, le bêta-carotène venant en second. Le lycopène est la substance qui confère à la tomate sa couleur rouge caractéristique. Les tomates jaunes ou orangées n'en renferment pratiquement pas.
Sources alimentaires
Il n'y a pas d’apport nutritionnel recommandé (ANR) pour ce nutriment, car il n’est pas considéré comme essentiel à la santé.
La tomate cuite est, de loin, l’aliment le plus riche en lycopène. En effet, non seulement la cuisson ne détruit pas ce caroténoïde, mais, au contraire, elle en accroît la biodisponibilité. La présence d'un peu de matière grasse favorise aussi cet effet.
___________________________________________
Lycopène : la tomate meilleure que le supplément ?
- La prise de suppléments de lycopène ne réduit pas le risque de souffrir d'un cancer de la prostate autant que la consommation de la tomate entière, s'il faut en croire les résultats d'une nouvelle étude réalisée sur des rats.
L'effet anticancer du lycopène, la substance qui donne sa couleur rouge à la tomate, a été mis en lumière pour la première fois en 1995 par des chercheurs de l'université Harvard1, menant à la commercialisation de suppléments. Toutefois, des chercheurs de l'Ohio State University viennent de découvrir que le lycopène seul ne protège pas aussi efficacement contre le cancer que la tomate entière, qu'elle soit consommée sous forme de fruit frais, de jus ou même de sauce à pizza! (À ce sujet, voir l'article de PasseportSanté.net en date du 22 juillet 2003).
Les chercheurs ont divisé en trois groupes 194 souris mâles souffrant du cancer de la prostate. Ils ont ajouté à l'alimentation du premier groupe de la poudre de tomate, du lycopène à l'alimentation du second et rien du tout à celle du troisième. Après quatre semaines, les souris ayant reçu de la poudre de tomate avaient 26 % plus de chances d'avoir survécu au cancer de la prostate que celles du groupe témoin. Le lycopène, par contre, ne s'était traduit que par un effet protecteur très modeste.
L'étude, dont les résultats sont publiés dans l'édition courante du Journal of the National Cancer Institute, a aussi permis aux chercheurs de découvrir que les souris qui consommaient le moins de calories chaque jour étaient aussi les moins à risques de succomber au cancer.
Les chercheurs soulignent que la tomate renferme des douzaines d'ingrédients actifs et qu'il est probable que ceux-ci soient plus efficaces tous ensemble que pris individuellement.
Par contre, en Inde, une étude clinique impliquant 54 hommes souffrant du cancer de la prostate a établi que ceux qui prennent des suppléments de lycopène semblent mieux répondre à leur traitement et avoir moins de difficulté à uriner. Les chercheurs rapportent aussi moins de décès dans le groupe prenant des suppléments que dans le groupe témoin.
Jean-Benoit Legault - PasseportSanté.net